Publié le 10 Août 2015
comme une rosée de lumière... (Es. 26:19)
« Dieu ne fait rien pour moi ! » s’exclament bon nombre de nos contemporains ! « A quoi cela sert-il de croire en lui ? »
Leur répondre que la vraie foi n’a rien d’utilitaire ne sert de rien. Ils veulent voir du concret dans leur existence, et tout de suite. Ce qu’ils cherchent, c’est un Dieu qui supprime les épreuves de leur existence comme par un coup de baguette magique.
Dans un psaume qu’il chante au chapitre 26, le prophète Esaïe exprime des sentiments ambivalents, qui montrent bien les contradictions agitant sans cesse le cœur de l’être humain, le faisant osciller entre le doute et la foi. “Les morts ne revivront pas, les défunts ne se relèveront pas”, s’écrie-t-il au verset 14, pour enchaîner avec cette interpellation quelques lignes plus loin : “que tes morts revivent...réveillez-vous !” (v.19).
Nous sommes nombreux à avoir vu notre existence assombrie par des épreuves en tous genres. Dans ces moments-là, il est aisé de laisser le doute s’insinuer dans nos cœurs. Mais si nous mettons notre confiance en Dieu, il nous aide à avancer malgré tout, et à vivre ces temps difficiles en tenant bon, même s’ils se prolongent de manière indéterminée.
Ma famille et moi-même avons traversé des périodes où les problèmes se succédaient, ou s’accumulaient de façon concomitante, et où nous pouvions nous demander si nous verrions un jour le bout du tunnel : maladies graves de plusieurs d’entre nous, chômage, difficultés administratives et incompréhension générale… avec des conséquences négatives qui se prolongent encore dans notre vie actuelle. Mais si des questions et des doutes pouvaient parfois agiter nos esprits, nous trouvions toujours des encouragements au fil des pages de la Bible, des étincelles d’espérance ranimant nos cœurs et nous permettant de rebondir sans cesse à nouveau.
« Ta rosée est une rosée de lumière », affirme le prophète au v.19.
Et de lancer, au milieu de tout un ensemble de constatations négatives, l’affirmation d’une espérance qui dépasse les limites de la mort physique et peut être comprise aussi bien au propre qu’au figuré, dans le cadre de la résurrection des morts que dans le cadre du renouvellement d’une vie usée et brisée par les épreuves de la vie: « Ta rosée est une rosée de lumière, et la terre redonnera le jour aux défunts. » C’est la notion d’un renouvellement de l’être humain par Dieu qui se compare lui-même au « nuage de rosée dans la chaleur de la moisson ».
Nous trouvons la même idée chez le prophète Osée (14-15): « Je serai comme la rosée pour Israël: il fleurira comme le lis, il s’enracinera comme le Liban. »
On peut en effet vivre et être desséché par la solitude, creusé par la souffrance physique ou psychique, écrasé par le stress de l’existence. Mais ce que la Bible nous dit, c’est que, si Dieu ne nous inonde pas d’eaux ruisselantes, en tous cas, il répand sur nous une fine rosée qui nous désaltère pas à pas, au fur et à mesure de nos besoins, comme la manne déversée sur les hébreux en errance dans le désert correspondait à leurs nécessités quotidiennes.
Ces quelques gouttes de rosée brillant au soleil, ces quelques gouttes de bénédictions, sont comme les prémices de ce que le Seigneur va accomplir dans nos vies, telle la promesse d’un bonheur nouveau pour celui ou celle qui n’y croyait plus. C’est l’assurance que le croyant que nous sommes, bien que passant par les épreuves de l’existence, comparées ici aux souffrances de l’accouchement (v.17), est protégé par le Seigneur comme le peuple hébreu a été protégé lors de son départ d’Egypte, avant l’Exode, et obtient la paix intérieure venant de Dieu.
Anniel Hatton