Des cris de joie et des pleurs: les Rameaux (d’après Luc 19:29-41)

Jésus monte à Jérusalem. Une fois de plus, il étonne. Comme d'habitude, il n'est jamais là où on l'attendait.

Et voilà que ce Jésus déroutant qui avait demandé jusqu'ici à ses disciples de ne pas dire qui il était vraiment, se laisse maintenant acclamer comme un roi par une foule déchaînée qui l'honore en étendant ses vêtements sur le sol.

Et voilà que ce Jésus dont personne n'arrive à vraiment sonder le mystère écoute sans y répondre ces cris de "Hosanna! Sauve-nous!"

Savent-elle ces foules ce qu'elles demandent vraiment? Et que c'est ce qu'il est venu faire, les sauver, même si ce n'est pas de la manière dont elles l'entendent?

Au milieu de tout ce beau monde, il y a bien des détracteurs qui voudraient briser ce débordement de joie. Mais pour le moment, ils sont encore minoritaires.

Alors, voilà que Jésus ne refuse pas la fête. Et il se laisse entraîner par cette allégresse contagieuse.

Mais le dernier verset que nous avons lu nous rappelle le drame intérieur que vit Jésus.

Jésus pleure, nous dit l'évangéliste Luc.

Alors que les foules crient de joie et se réjouissent, lui, il vit un processus de renoncement total à tout ce qu'il a vécu jusqu'à présent, et il se prépare à la croix.

Sa plus grande douleur, c'est de voir que les siens le rejettent, et qu'aux quelques pharisiens ronchons, des foules entières vont bientôt se joindre pour le crucifier.

Aujourd'hui encore, Jésus pleure de voir ce qui se passe dans notre monde: les violences, les exclusions, les divisions, le manque de solidarité humaine…

Alors prions et agissons chacun à notre niveau, si humble soit-il, et témoignons de notre foi afin que d'autres puissent aller plus loin que les joies éphémères des jours de fête, et accueillent Jésus dans leur cœur pour toujours.

Et c'est ainsi que commencent les grands changements, par les petits pas de conversions toutes simples mais sincères …

                                                                                          Anniel Hatton